Yolande Bernier vit et travaille à Saint Jacques de Leeds, où elle se consacre à sa pratique depuis une formation universitaire dans les années 70. Au cours des ans, elle a présenté une trentaine d’expositions solo et participé à différents collectifs, ici et à l’étranger. Active dans sa communauté, elle animait jusqu’en 2020, des ateliers pour le public scolaire dans le cadre de La culture à l’école. En 2013, elle terminait avec la Nihonga, une maîtrise à l’université Laval, avec une mention d’excellence.
Il y a quarante ans, en 1981 au Japon, puis sur plusieurs séjours, elle a découvert et adopté un procédé ancien de peinture, la Nihonga, moteur de sa recherche et de sa production artistique. Le support utilisé pour ce médium est principalement le papier japonais à longues fibres, marouflé sur bois. Les pigments de minéraux et l’usage de la feuille d’or et d’argent particularisent le rendu matériel de la surface des œuvres. Avec une certaine maîtrise, elle cuisine des pierres précieuses et semi-précieuses en poudre, couleurs de la croute terrestre, avec une résine animale comme liant organique.
Le langage des œuvres contient des références végétales, dans un espace où se confondent microcosme et macrocosme. De différents formats, dans l'intimité des œuvres, la lumière joue sur la surface matérielle d’espaces indigènes, de végétations ou de filigrane florale, invitant le regard à scruter la matière-couleur. Pour faire écho à une philosophie orientale, soutenue par les sciences de la terre, elle actualise un procédé traditionnel étranger qui nourrit le processus de création de façon anhistorique et transculturelle.
Yolande BERNIER 
